Après cinq ans d’attente, c’est en toute discrétion que le Musée Picasso nous a ouvert ses portes cet automne. Dès le premier jour, les visiteurs piaffaient devant l’Hôtel Salé pour contempler la plus belle collection des œuvres du grand maître.

La magnifique bâtisse érigée au XVIIème siècle fût la demeure d’un fermier ayant fait fortune grâce à la gabelle, l’impôt sur le sel. Entre temps, le quartier du marais, fui par les aristocrates lors de la Révolution, tombe en ruines. Le Corbusier voudrait bien le raser pour y installer un quadrillage de tours bétonnées mais le projet n’aboutit pas, heureusement.

En 1985, l’Hotel Salé se transforme avec dextérité par l’architecte Roland Simounet pour accueillir la collection de plus de 5000 pièces. La tâche est ardue puisque l’on souhaite préserver l’esprit de l’hôtel particulier. L’escalier magistral sert de colonne vertébrale à l’édifice et guide les visiteurs sur un parcours chronologique. Cette seconde transformation signée Jean-François Bodin modernise et agrandit l’espace de 2000 m2. On y découvre 13 nouvelles salles, le musée ayant racheté un immeuble rue de la Perle pour y placer ses nouveaux bureaux et s’étendre considérablement. Il faut néanmoins réserver à l’avance pour découvrir ce petit bijou et admirer le portrait de Dora Maar ou celui de Marie-Thérèse Walter, les muses de Picasso.

Le quartier regorge d’hôtels particuliers au destin singulier, vous trouverez l’Institut Suédois rue Payenne, qui est bien connu pour son café et sa terrasse dans une cour très au calme. En avançant jusqu’à la rue des Francs-Bourgeois vous pouvez entrer gratuitement dans le Musée Carnavalet et découvrir l’histoire de Paris, notamment les tableaux de la Révolution. Plus original, la Société des Cendres s’est reconvertie aujourd’hui en boutique Uniqlo, un vrai défi d’architecture, visible de l’intérieur.
Pour une halte au vert, avant que l’hiver ne s’installe, rendez-vous dans le parc des Archives Nationales ou dans le petit jardin caché de l’Hotel de Sully, rue du faubourg Saint-Antoine. Absolument unique !